Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme :
- Ukraine : nouvelles attaques sur Kiev ; Zelensky écourte sa visite en Afrique du Sud, qui semble changer de ton ; le tout dans la foulée du “plan” américain qui fait polémique.
- Espagne : à noter, l’insolente bonne santé économique du pays, en contraste avec d’autres en Europe.
- CEDH : la Cour européenne des droits de l’homme condamne la France pour ne pas avoir suffisamment protégé des mineurs.
Bonjour Robin, on commence ce journal en Ukraine où de nouvelles attaques ont frappé le pays meurtri par la guerre depuis déjà plus de 3 ans. On dénombre douze morts à Kiev et plus de 90 blessés.
Oui Isaline, la Russie a tiré 70 missiles et lancé 145 drones dans six régions de l’Ukraine dans la nuit de mercredi à jeudi. Les défenses aériennes ukrainiennes ont intercepté 112 des 215 missiles et drones envoyés. A Kiev, on dénombre 12 morts et 90 blessés. Cette attaque est l’une des plus meurtrières dans la capitale depuis l'été dernier.
Les nombreuses frappes russes interviennent alors que les négociations d'un cessez-le-feu sont de nouveau à l’arrêt. Le président ukrainien a proposé une trêve de 30 jours sur les infrastructures civiles ce lundi. Vladimir Poutine avait lui répondu en déclarant que Moscou allait étudier cette possibilité mais sur le terrain de guerre, rien ne semble aller dans ce sens.
Oui et Volodymyr Zelensky, qui était en visite en Afrique du Sud, a décidé d’écourter son déplacement face à ces nouveaux bombardements.
Oui, il a quitté l’Afrique du Sud alors qu’il s’entretenait ce jeudi 24 avril avec Cyril Ramaphosa, le président du pays africain qui semble changer de cap et se rapprocher des positions occidentales sur la guerre après des années d’atermoiements.
Cette visite intervient alors que l’Ukraine est vent debout contre le “plan” américain, largement favorable aux intérêts russes.
Oui et cette proposition, qui a fuité dans la presse, a créé un large émoi en Ukraine, prévoyant, notamment, une reconnaissance de la souveraineté russe sur la région ukrainienne de Crimée, annexée, on le rappelle, par Moscou, au printemps 2014. Le plan proposé par Washington comprendrait aussi la cession des 20% de territoires ukrainiens sous contrôle russe, une non-adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, la levée des sanctions envers la Russie ou encore un contrôle de la centrale de Zaporijia par les Etats-Unis.
Ce plan, proposé sans concertation de l’Ukraine ni consultation de l’Union européenne, est vu par beaucoup d’observateurs comme une manière de forcer un accord au détriment de la souveraineté ukrainienne. Kiev a rapidement répondu à cette annonce en affirmant que le plan ne serait pas accepté et qu’elle ne céderait pas un pouce de sa souveraineté.
Et c’est lors de son voyage en Afrique du Sud, Volodymyr Zelensky a abordé le sujet de la Crimée, de nouveau au cœur d’un regain de tensions avec Washington.
Oui, il a déclaré ce jeudi à Pretoria que Kiev ne céderait pas sur la reconnaissance de la Crimée comme russe. Le président ukrainien a réaffirmé que la Crimée fait partie de l’Ukraine et que tout accord venant à céder la reconnaissance de cette région était contre la constitution ukrainienne.
On continue ce journal en Espagne où, exception en Europe, l’économie présente un dynamisme assez insolent. Madrid a la meilleure économie du continent européen avec une croissance à la hausse en 2025 et esquive les turbulences venues des Etats-Unis.
Oui c’est ce qui est ressorti du rapport du FMI (Fonds Monétaire International) publié ce lundi. En 2025, le rapport indique que l’Espagne devra avoir une croissance à hauteur de 2.5%, bien au-dessus de la moyenne mondiale de 1.7%. A titre de comparaison, la France est, elle, à 0.8%. Le taux de chômage devrait, quant à lui, passer de 11,3 % en 2023 à 11 % en 2025.
La bonne santé de l’économie espagnole est due à différents facteurs et notamment le dynamisme du secteur du tourisme, une diversification de ses marchés d’exportation, une réforme structurelle du marché du travail ou encore une politique budgétaire plus souple.
En effet et l’un des éléments majeurs parmi ceux cités est le tourisme qui représente 13 à 15% du PIB. Le nombre accru de touristes en Espagne aide aussi l’économie du pays. En 2023, 85 millions de touristes se sont rendus sur le territoire espagnol, un facteur qui a bien aidé a relancé le nombre d'emplois.
La diversification des marchés d’exportation a eu un impact important grâce au recentrage vers les marchés extra-européens, la montée en gamme des produits et la forte présence dans les projets d’infrastructures à l’étranger.
On termine ce journal en France où la CEDH, la Cour européenne des droits de l’homme, a condamné ce jeudi 24 avril, la France pour ne pas avoir suffisamment protégé des mineurs.
Oui en effet, la CEDH s’est prononcée sur les dossiers de 3 jeunes filles âgées de 14,15 et 16 ans qui dénonçaient des viols dont elles avaient été victimes. La Cour a estimé que la France n’avait pas suffisamment tenu compte de toutes les circonstances environnantes pour juger les dossiers.
La CEDH dénonce la juridiction française et déclare qu’elle ne s’est pas comportée correctement vis-à-vis des victimes en tenant notamment des propos culpabilisateurs et moralisateurs à leur égard.
Oui la CEDH a ajouté que la victime avait subi une victimisation secondaire en entretenant des propos culpabilisants, moralisateurs et véhiculant des stéréotypes sexistes qui décourageait la confiance des victimes dans la justice.
La Cour a estimé que la France a manqué à ses obligations positives d’appliquer effectivement un système pénal apte à réprimer les actes sexuels non consentis. La France devra donc verser 25.000€ à une des victimes en raison du dommage moral et 15.000€ aux deux autres.
Cette décision met en lumière le retard de la justice française concernant les affaires de violences sexuelles. En Suède, depuis 2018, une relation sexuelle sans consentement explicite est directement considérée comme un viol. En Espagne, depuis 2022, une loi appelé “seulement oui signifie oui” supprime la distinction entre agression et abus sexuel. En Allemagne, une loi similaire est inscrite dans la loi depuis 2016.
Un journal de Robin Job et Isaline Feller.